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Coupe du monde football : Suisse – Equateur

Dimanche 15 juin, les Hors Partis avaient organisé au Domaine de la Vigne Blanche leur deuxième événement dans le cadre de la coupe du monde de football au Brésil.

Tout a commencé dès 17h00 avec la venue des familles, grand-père et petit enfant, main dans la main, pour assister au premier match de la Suisse contre l’Equateur. Avec la même fierté, portant un maillot rouge à la croix blanche, le plus jeune se dirigeait vers la table où l’échange des cartes Panini avait lieu alors que le plus âgé jetait un œil intéressé aux différents stands qui proposaient des boissons fraîches, des caïpirinha, ou encore la feijoada, ce plat typique d’Amérique du Sud à base de viande et de haricots noirs. Pour l’un comme pour l‘autre l’œil était brillant et annonçait une soirée qui serait – de toute évidence – vive en émotion. Puis ce fut 10, 50, 100, 200 personnes qui firent l’honneur de leur présence, échangeant des sourires, des poignées de mains, des bises, mais surtout des pronostics sur une possible victoire de la Suisse, sur le nom des buteurs, sur leurs qualités, leur défauts. Et plus l’heure du coup d’envoi approchait et plus les voix s’élevaient ! VIVE LA SUISSE.

Dans la grange, équipée pour l’occasion d’un projecteur et d’un écran géant, ces fans de tout âge, homme comme femme, prenaient place serrés les uns contre les autres. Sifflet, coup d’envoi, émoi, angoisse, les doigts à la bouche, les pieds trépignants, les premières minutes du match s’écoulaient. Et là, malgré toute mon admiration pour cette équipe de Suisse, il faut reconnaître qu’elle ne fit pas une bonne prestation. Passes incertaines, renvois aléatoires, attaque aux abonnés absents, rien ne fonctionnait alors que les encouragements et les conseils fusaient dans le public. A croire que les joueurs ne nous entendaient pas ! Ce qui devait arriver, arriva, l’Equateur ouvrit le score à la 22ème minute. Désarroi, consternation… mais pas résignation.

A la mi-temps chacun parlait avec son voisin.  « Je vous offre une bière, une saucisse peut-être ? Après tant d’efforts et en prévision des prochaines 45 minutes, il nous faut recapitaliser des forces, pas vrai ? ».  Les enfants déambulaient les yeux écarquillés de voir leurs parents si passionnés. Les pauvres s’ils savaient seulement que la seconde mi-temps serait plus riche encore en émotion.

Coup de sifflet, la partie reprit et trois minutes plus tard, BUT DE LA SUISSSSSE. Comme un seul homme, tout le monde se leva, cria, se congratula, embrassa son voisin, dit qu’il le savait bien, qu’il n’avait jamais douté, que la justice existait dans ce monde ! Bref, un concentré de mauvaise foi qu’on entend que lors de matchs de football mais qui permit aux nerfs de se relâcher, au cœur de se calmer et à l’espoir d’espérer. Maintenant l’Equateur allait voir de quel bois était fait notre équipe nationale. Pour tout dire, à mélèze, on aurait préféré balèze car il faut avouer que malgré quelques sursauts d’orgueil, nos joueurs ne parvenaient pas à faire la différence.  Les sentiments sont par nature oscillants, mais lors d’un match de la Suisse leurs amplitudes semblent décuplées ! Les plus calmes s’arrachaient les cheveux, les plus sobres buvaient la caïpirinha de leur voisin, seuls les plus jeunes enfants vivaient ce tourbillon comme le manège d’une fête foraine. Quel spectacle ! Allez plus que cinq minutes et le calvaire prendra fin ! C’était sans compter une dernière action de nos joueurs, partie de nulle part et qui allait se terminer dans les filets adverses à la 93ème minute. Tonnerre, éclair, ouragan, tremblement de terre, tsunami dans les tribunes. Indescriptible ! La Suisse avait gagné. Ce déroulement tant inespéré rendait l’instant magique.

Le match était terminé et progressivement le calme revint, les familles se recomposèrent et retournèrent paisiblement dans leur foyer, fatiguées de leur combat gagné alors que flottait encore dans l’air l’odeur de la poudre et de l’adrénaline mélangée aux souvenirs partagés d’un moment rare.

Alain Gervaix
Conseiller municipal

PS : Pour tous ceux qui n’ont pas eu la chance de partager ces moments exaltants, n’en soyez pas amers et venez nous retrouver ce vendredi 20 dès 19h00 à la salle communale pour le deuxième épisode : SUISSE – FRANCE