Un centre du village à réinventer
Deux événements majeurs survenus ces deux dernières années ouvrent des perspectives pour l’urbanisation du centre villageois. Tout d’abord, le refus par la population lors d’un référendum de valider le projet du nouveau centre communal du Gerdil, suivant en cela la position des Hors Partis. Ensuite, l’acquisition par la commune d’un nouveau terrain de plus de 20’000 m2 jouxtant la place et l’école du Manoir.
Ces deux événements vont permettre au prochain conseil municipal de partir sur de nouvelles bases pour réfléchir à l’urbanisation d’un nouveau centre villageois élargi. Nous aurons « carte blanche » sur plus de 2,5 hectares pour développer un concept en tenant compte de l’affectation des zones. Nous souhaitons ainsi lancer une véritable réflexion urbanistique pour redessiner le centre villageois, du chemin Faguillon à la route Martin-Bodmer.
Cette réflexion sur l’avenir de Cologny devra être non-partisane, citoyenne et accompagnée par des professionnels de l’urbanisme.

Les Hors Partis s’engagent à répondre aux besoins avérés des habitants.

Logement, logement, logement
Notre priorité urbanistique sera simple : favoriser le logement accessible pour les Colognotes. Trop de jeunes, de familles ou de retraités quittent la commune faute de trouver un logement accessible, engendrant des conséquences sociales importantes.
Nous souhaitons permettre à de jeunes familles de s’établir dans la commune pour dynamiser les structures communales telles que les écoles.
Nous sommes également convaincus de l’utilité de construire des logements adaptés aux personnes âgées et de favoriser la mixité générationnelle. La commune compte une école et une crèche, il est important de penser également aux seniors en leur proposant des appartements adaptés à leurs besoins pour qu’ils puissent vivre le plus longtemps possible à Cologny. De nombreux concepts se développent partout en Suisse et nous permettront de trouver le format qui sera le mieux adapté aux habitants de la commune.

Convivialité
Nous voulons aussi renforcer l’attractivité du centre villageois pour en faire un lieu convivial pour les Colognotes. La commune devra tout mettre en
œuvre pour favoriser la création de nouveaux espaces professionnels et centres d’activités pour compléter l’offre actuelle et faciliter le quotidien des habitants. Nous sommes par exemple convaincus que pour étoffer le choix qui s’offre à nous, Cologny a besoin d’une auberge communale ouverte le week-end, offrant des plats simples, élaborés avec des produits locaux, proposés à des prix modiques. Un lieu convivial où les Colognotes pourront se retrouver pour un café, un repas entre amis ou en famille.

Des quartiers à rapprocher
Nous souhaitons améliorer la communication entre le centre du village et les différents quartiers qui composent la commune.
Cologny a la chance d’avoir un accès au lac sur plusieurs kilomètres. Les quais de Cologny devraient être bientôt réaménagés. Dans le périmètre de Genève-Plage une nouvelle zone sera dédiée au bien-être. Malheureusement, il est très difficile de se rendre du village au lac malgré la faible distance qui les sépare. En transport public, il faut compter 30 minutes en moyenne pour relier Cologny à Genève-Plage, en passant obligatoirement par la ville.
En 2014, un nouveau quartier est sorti de terre à Cologny et hébergera à terme 20% de la population de la commune. Les nouveaux habitants des Cèdres et de La Tulette, ainsi que les habitants de Frank-Thomas bien qu’éloignés du centre du village, doivent avoir la possibilité de participer à la vie communale. Il sera ainsi prioritaire pour nous de faciliter la mobilité entre tous les quartiers .
Nous nous engageons à mettre en œuvre tous les moyens pour trouver des solutions innovantes permettant de rapprocher les Colognotes, quel que soit le moyen de transport utilisé : à pied, à vélo, en bus, etc. Cela peut passer par des moyens traditionnels comme de nouvelles pistes cyclables, de nouveaux chemins pédestres ou des passages piétons sécurisés. Cela peut également se faire par des moyens innovants tels qu’une navette électrique ou d’autres moyens de locomotions alternatifs propres à Cologny.
Nous souhaitons réfléchir aux moyens de limiter l’impact de la circulation pendulaire qui étouffe la commune aux heures de pointes. Les moyens paraissent limités, mais nous refusons de partir défaitistes. De nouveaux chemins pourraient par exemple être réservés aux riverains.
A l’image du concept urbanistique que nous souhaitons développer avec des professionnels et en concertation avec les Colognotes, nous ferons appel à des professionnels pour établir un plan de mobilité pour Cologny.
Puisque Cologny est un village ouvert sur le monde, nous souhaitons aussi améliorer les moyens de télécommunications qui permettent de connecter les Colognotes au reste du monde, tout en tenant compte du bien-être des habitants.

Nicolas Chanton
Murielle Cachin, David Besson, Pascal Hornung  & Luc Munier

La votation populaire du 24 novembre 2013 a définitivement écrit l’épitaphe du projet de centre communal du Gerdil en tous les cas dans la forme proposée.  Avec 56,4%  de bulletins opposés au crédit d’engagement de 27 millions le résultat est sans appel malgré le soutien inconditionnel du PLR à ce projet. Le moment est venu désormais pour chacun de faire l’analyse de cet échec.

Dans la situation présente, il est primordial de rappeler que l’actuel conseil municipal a hérité d’un projet architectural issu d’un concours initié par la précédente législature mais dont la construction avait déjà été refusée lors d’un vote au conseil municipal d’alors. Ainsi, reprendre quasiment à l’identique un projet désavoué mais figé dans son architecture était une tâche périlleuse que certains ont pourtant largement défendue. Personnellement, je soulignerais deux points qui ont motivé mon refus à ce projet.

Un projet n’a de sens que s’il répond véritablement à un besoin.

Lors des nombreuses discussions en commission et au conseil municipal chacun apportait son idée. Mettre dans ce centre pour l’un un restaurant, pour l’autre une épicerie, ou encore un centre de bien-être avec spa et hammam, une arcade d’infirmières à domicile, des physiothérapeutes, de la médecine alternative, une salle de rencontre pour les jeunes. Toutes ces propositions ont certes leur valeur mais de quelles structures ont véritablement besoin ou envie les Colognotes, peu s’en sont souciés ! Ainsi nous avons hérité d’un projet architectural séduisant mais contraignant qu’il fallait absolument remplir, pressés par le temps imposé par les autorisations de construire. Une approche rationnelle aurait favorisé en premier lieu la définition des besoins du plus grand nombre et ensuite la structure adaptée à ces besoins. En d’autres termes c’est le contenu qui doit définir le contenant et pas l’inverse.

Des débats similaires ont été entendus concernant la salle communale.  Combien faut-il de places, 300 – 400 – 500 ? Mais avant de choisir un nombre magique, il est préférable de savoir à quoi elle va servir et dans quelle mesure la salle actuelle est trop petite et obsolète face à l’augmentation de la population de Cologny. Malgré des demandes répétées aux Conseillers administratifs, aucune réponse claire et chiffrée n’a été rendue à ces questions. Difficile dès lors d’être convaincu !

Regroupons les activités à Cologny par thèmes

Dans le projet du Gerdil enterré dans les urnes, on trouvait également un terrain de sport pour la pétanque et une salle de musique, activités dont la logique voudrait qu’elles soient situées ailleurs. En effet, nous bénéficions sur notre commune d’un centre sportif dont l’objectif est de réunir toutes les activités sportives. Pourquoi dès lors mettre un terrain de pétanque dans un centre communal ? La même question se pose pour la musique. La magnifique bâtisse du Centre Culturel du Manoir devrait voir en son sein réunis à terme toutes les activités culturelles d’intérieur de la commune, c’est là qu’il faut prévoir les activités musicales. Disperser ces activités en différents endroits, c’est aussi empêcher des synergies thématiques.

Cette liste d’arguments pourrait encore s’enrichir de nombreux points mais oublions ces aléas et regardons devant comment investir judicieusement les deniers communaux pour l’avenir et le bien-être de la commune et de ses habitants sans répéter les mêmes erreurs.

Des projets d’importance existent et sont largement débattus au conseil municipal par des gens sincères et dévoués. Néanmoins, il est primordial que toutes les tendances, même minoritaires, soient non seulement écoutées mais entendues sinon le recours au référendum deviendra courant et bloquera le développement de notre commune. Plus important que l’écoute mutuelle entre conseillers municipaux, je milite aussi pour le principe suivant: bien que nous soyons élus et donc désignés par le peuple pour choisir, il faut parfois pour de grands et coûteux projets retourner vers les citoyens et connaître leur avis. Ce n’est pas faire preuve de faiblesse ou d’indécision, c’est faire preuve de respect.

Alain GERVAIX
Conseiller municipal
Vice-Président de la commission des constructions