La votation populaire du 24 novembre 2013 a définitivement écrit l’épitaphe du projet de centre communal du Gerdil en tous les cas dans la forme proposée.  Avec 56,4%  de bulletins opposés au crédit d’engagement de 27 millions le résultat est sans appel malgré le soutien inconditionnel du PLR à ce projet. Le moment est venu désormais pour chacun de faire l’analyse de cet échec.

Dans la situation présente, il est primordial de rappeler que l’actuel conseil municipal a hérité d’un projet architectural issu d’un concours initié par la précédente législature mais dont la construction avait déjà été refusée lors d’un vote au conseil municipal d’alors. Ainsi, reprendre quasiment à l’identique un projet désavoué mais figé dans son architecture était une tâche périlleuse que certains ont pourtant largement défendue. Personnellement, je soulignerais deux points qui ont motivé mon refus à ce projet.

Un projet n’a de sens que s’il répond véritablement à un besoin.

Lors des nombreuses discussions en commission et au conseil municipal chacun apportait son idée. Mettre dans ce centre pour l’un un restaurant, pour l’autre une épicerie, ou encore un centre de bien-être avec spa et hammam, une arcade d’infirmières à domicile, des physiothérapeutes, de la médecine alternative, une salle de rencontre pour les jeunes. Toutes ces propositions ont certes leur valeur mais de quelles structures ont véritablement besoin ou envie les Colognotes, peu s’en sont souciés ! Ainsi nous avons hérité d’un projet architectural séduisant mais contraignant qu’il fallait absolument remplir, pressés par le temps imposé par les autorisations de construire. Une approche rationnelle aurait favorisé en premier lieu la définition des besoins du plus grand nombre et ensuite la structure adaptée à ces besoins. En d’autres termes c’est le contenu qui doit définir le contenant et pas l’inverse.

Des débats similaires ont été entendus concernant la salle communale.  Combien faut-il de places, 300 – 400 – 500 ? Mais avant de choisir un nombre magique, il est préférable de savoir à quoi elle va servir et dans quelle mesure la salle actuelle est trop petite et obsolète face à l’augmentation de la population de Cologny. Malgré des demandes répétées aux Conseillers administratifs, aucune réponse claire et chiffrée n’a été rendue à ces questions. Difficile dès lors d’être convaincu !

Regroupons les activités à Cologny par thèmes

Dans le projet du Gerdil enterré dans les urnes, on trouvait également un terrain de sport pour la pétanque et une salle de musique, activités dont la logique voudrait qu’elles soient situées ailleurs. En effet, nous bénéficions sur notre commune d’un centre sportif dont l’objectif est de réunir toutes les activités sportives. Pourquoi dès lors mettre un terrain de pétanque dans un centre communal ? La même question se pose pour la musique. La magnifique bâtisse du Centre Culturel du Manoir devrait voir en son sein réunis à terme toutes les activités culturelles d’intérieur de la commune, c’est là qu’il faut prévoir les activités musicales. Disperser ces activités en différents endroits, c’est aussi empêcher des synergies thématiques.

Cette liste d’arguments pourrait encore s’enrichir de nombreux points mais oublions ces aléas et regardons devant comment investir judicieusement les deniers communaux pour l’avenir et le bien-être de la commune et de ses habitants sans répéter les mêmes erreurs.

Des projets d’importance existent et sont largement débattus au conseil municipal par des gens sincères et dévoués. Néanmoins, il est primordial que toutes les tendances, même minoritaires, soient non seulement écoutées mais entendues sinon le recours au référendum deviendra courant et bloquera le développement de notre commune. Plus important que l’écoute mutuelle entre conseillers municipaux, je milite aussi pour le principe suivant: bien que nous soyons élus et donc désignés par le peuple pour choisir, il faut parfois pour de grands et coûteux projets retourner vers les citoyens et connaître leur avis. Ce n’est pas faire preuve de faiblesse ou d’indécision, c’est faire preuve de respect.

Alain GERVAIX
Conseiller municipal
Vice-Président de la commission des constructions